Essai d’analyse de l’impact de la réforme du système de paiement sur l’utilisation des moyens de paiement scripturaux en Algérie

Abstract

L’Algérie très tardivement par rapport à ses pays voisins (Maroc et Tunisie), s’est inscrite à partir de 2005 dans une dynamique de réforme et de modernisation de son système de paiement à travers la mise en place des deux nouveaux systèmes (ARTS et ATCI) et le lancement de la monétique. Cette réforme avait comme objectif primordiale l’amélioration des services bancaires de base et du niveau de bancarisation notamment en termes de l’utilisation des moyens de paiement scripturaux dans le règlement des transactions. Les nouveaux systèmes de paiement ont connu une amélioration notable en volume et en valeur dans les opérations enregistrées depuis leur mise en place. Néanmoins, comparativement aux systèmes similaires du Maroc et la Tunisie, ils accusent un retard dans la généralisation de l’usage des instruments scripturaux dans les habitudes de paiement de la population. Au niveau de la commune de Tizi-Ouzou, les espèces demeurent toujours le moyen le plus utilisé pour le règlement des transactions par les ménages. Les entreprises manifestent une préférence pour le chèque en plus de la persistance de l’utilisation du cash. Par conséquent, le nouveau système de paiement n’a pas pu atteindre les objectifs fixés par son lancement. L’usage des moyens de paiement scripturaux en Algérie n’est pas une problématique purement bancaire, mais celle-ci renvoi à plusieurs facteurs d’ordre social, réglementaire et technique qui limitent son utilisation. Nous pouvons citer le poids de l’économie informelle et l’absence de campagnes de sensibilisation et d’incitation de la population vers l’usage des moyens de paiement bancaires.