Problematique de l'economie informelle en Algerie : cas de la wilaya de Tizi-Ouzou

Abstract

L’économie algérienne se développe dans un environnement où cohabitent l’économieformelle et informelle .Elle est visible tous les jours dans notre vie quotidienne. La reconnaissance de son existence est très récente, car négligé durant la période de l’économie administrée où l’accent était mis, essentiellement, sur l’économie parallèle de distribution. L’importance du phénomène s’est faite ressentir à la faveur de la transition vers l’économie de marché ; sous l’effet du ralentissement de la croissance et le développement du secteur privé formel, un des piliers des politiques de stabilisation et de reformes structurelles (suite à l’application des programmes d’ajustement structurel recommandé par les institutions de Bretton Woods au début des années 80 pour surmonter la crise) qui n’a pas donné des résultats attendus. Par ailleurs, les recettes fiscales ont diminué, la productivité a baissé significativement et la corruption s’est généralisée. Le secteur agricole est fortement touché suite à la hausse des prix des intrants, la suppression des subventions publiques, la détérioration des infrastructures et la chute des cours des matières premières. Il s’est avéré alors que l’économie informelle est l’un des rares secteurs à connaître un développement important et à fournir des mécanismes pour atténuer les effets néfastes de la crise (améliorer le capital social et atténuer l’impact de la pauvreté). La contribution de l’économie informelle à la formation du PIB, l’importance des actifs s’occupant dans celle-ci et le montant des taxes qui échappent à l’administration fiscale au niveau des activités informelles en général, renseignent davantage de l’ampleur qu’elle prend en Algérie. Cette recherche tend à la compréhension de fonctionnement de cette économie, à cerner ses effets positifs et négatifs sur le plan économique et social, tout en s’interrogeant sur ses raisons d’être et les mécanismes susceptibles de contribuer à son expansion : le choix économique, ou la contrainte faute d’autres alternatives. Pour cela, nous avons réalisé une enquête auprès d’un échantillon représentatif de la population totale ; 343 ménages soit près de 843 actifs dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Les résultats obtenus par l’analyse de la satisfaction montre que dans une Wilaya où presque la moitié des occupés sont informels (46.16 %) et où le taux de chômage avoisine les 14 %, l’économie informelle est considérée comme un mal nécessaire.