L’enseignement de tamazight par la pédagogie de projet, dans des classes d’élèves linguistiquement hétérogènes (arabophones et kabylophones) et son impact, essentiellement, sur les Arabophones

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2012-05-03

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université mouloud mammeri de Tizi-ouzou

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Nos expériences vécues dans le domaine de l’enseignement de tamazight ont pu orienter notre attention vers plusieurs faits et variables retrouvés au sein des classes. C’est de ces observations qu’est née notre motivation d’apporter à la lumière nos remarques pour les traiter au coeur d’un thème intitulé: « L’enseignement de tamazight par la pédagogie de projet, dans des classes d’élèves linguistiquement hétérogènes (arabophones, kabylophones) et son impact, essentiellement, sur les Arabophones » Face à la présence de l’élément arabophone pendant le déroulement des séances de tamazight en classe, on pense qu’il est indispensable que l’enseignant mette en oeuvre une pédagogie variée et diversifiée et propose des stratégies d’apprentissage différentes afin d’atteindre les objectifs visés pour chaque public : kabylophone et arabophone, et c’est sur dernier qu’on va apporter tout notre intérêt. On pense que l’arrivée de la pratique de la pédagogie de projet en 2007 a pu véhiculer une création et une nouveauté dans l’art, la manière et le contenu de la matière enseigné (tamazight) dans les écoles. Donc, par un dispositif pédagogique proposé par Annie COEDEL qui se repose sur une architecture spécifique combinant l’apport des sous-groupes et la reprise au sein du grand groupe, un va et vient entre les interactions au sein des sous groupes et la reprise au sein du grand groupe, on l’a transposé en nos classes tout en respectant les particularités de notre terrain. Le rôle des sous-groupes est de progresser chacun grâce à l’élaboration collective et la coopération entre les différents acteurs. Dans l’autre balance, l’objectif du grand groupe en séances plénières -forum d’une heure portant sur des questions d’actualité, et la dernière heure, discussion portant sur l’avancement des travaux- est de servir de cadres aux synthèses émanant des groupes projets eux-mêmes, à l’évaluation, à la critique, à l’exercice de la prise de parole en public, à l’autocorrection, à la pratique du débat…etc. il est à rappeler que ce dispositif ne se réalise qu’en le joignant à un projet réalisé en groupe. On a essayé de transposer la pratique de la pédagogie de projet au coeur de notre école afin de voir de prés ce que cela donne tout en se concentrant sur les cas qu’on souhaite traiter. En effet, si l’intérêt de notre recherche est axé sur l’acquisition du code oral chez ces Arabophones car ce critère se définit comme « l’élément opportun » de l’apprentissage de tamazight chez cette catégorie. Par cette exploration, on a essayé de répondre à un certain nombre de questions qui sont une construction de notre problématique. Cette dernière repose sur des questions touchant à l’enseignement et à l’apprentissage de tamazight au près de ces élèves arabophones ? On va saisir si la pédagogie de projet est la méthode qui contribue à l’enseignement et l’apprentissage de tamazight dans ces situations de public hétérogène? Par quels procédés et démarches peut-on prendre en compte l’apprentissage du code oral chez les Arabophones? Comment un enseignant peut-il intervenir dans cet apprentissage: doit-il enseigner une langue ou plutôt créer les conditions d’une interaction sociale permettant l’acquisition d’une compétence de communication dans toute sa complexité ? Que peut apporter la pédagogie de projet aux élèves arabophones? Qu’elle est sa fonctionnalité, ses priorités et ses contraintes ? Malgré les nombreuses difficultés auxquelles on est exposées lors de la collecte de notre corpus sur terrain, on a pu réaliser notre exploration au sein de l’école primaire « Nouvelle Ecole » située à Boukhalfa, une école qui répond aux variables de notre problématique. C’est au sein de cette école qu’on a pris notre échantillon. Nos informateurs sont deux élèves dont la langue maternelle est l’arabe dialectal: GH Kamilia et B Nesrine, inscrites en 5ème année primaire et suivent un enseignement de tamazight par la pédagogie de projet. On a recueillis notre corpus qui est une somme d’enregistrements (accompagné de quelques journaux de bord) réalisés avec un dictaphone pendant l’accomplissement des projets par les groupes des élèves en questions (nos informateurs) en les invitant à emmètre oralement l’état d’avancement de leur projet, du 14 février jusqu’au 25 avril 2010. Pour mener à bien notre enquête, on a proposé un ensemble d’hypothèses : - L’enseignement de tamazight par la pédagogie de projet permet d’installer des compétences communicatives (certains paramètres du code oral) auprès des élèves arabophones. - L’impact de la pratique de la pédagogie de projet se mesure en assistant aux élèves arabophones s’intégrer au sein des groupes d’élèves kabylophones afin de leur approprier et d’acquérir dans ces situations la langue enseignée : tamazight. - La pratique de la pédagogie de projet se voit la méthode qui pourra joindre les objectifs des deux pôles d’apprenants : Arabophones et kabylophones ; à base d’un projet et d’un groupe qui construisent un pan de solidarité, d’échange et d’entraide pour un rendement meilleur au niveau des apprentissages, chacun réservant son rythme. Notre travail est scindé en deux parties : la partie théorique qui va aborder avec plus de détails nos appuis théoriques et la partie pratique consacrée à l’analyse des données. La première partie est constituée de (4) pôles qui représentent le cadre théorique de notre travail : Le premier chapitre est consacré aux fondements théoriques de la pédagogie du projet. Il s’agit dans le deuxième chapitre d’aborder les origines et les fondements théoriques de la pédagogie du projet. Le troisième chapitre de cette partie abordera les fondements et les concepts de base de la pédagogie de projet. Quant au dernier chapitre, il avancera les méthodes d’enseignement de la langue berbère. Faire voir ce long cheminement de l’enseignement de tamazight nous permet de comprendre son évolution et parallèlement mettre en évidence les difficultés qu’elle rencontre dans l’enseignement. La seconde partie de notre recherche est constituée aussi de 4 chapitres : Le premier, on donnera les détails qui entourent notre enquête, on examinera les méthodes suivies et les moyens employés pour recueillir nos données, ainsi on justifiera et argumentera nos choix méthodologiques. Le deuxième chapitre abordera les paramètres de notre grille d’analyse du corpus obtenu. Le troisième chapitre traitera de l’analyse et des aperçus sur la démarche suivie lors de notre collecte des données. Quant au dernier chapitre, il est consacré à l’analyse du corpus (enregistrements). Après avoir effectué notre enquête et cueilli toutes les données nécessaires à notre étude, on a opté pour une analyse faite à base d’une grille qui abordera ces points: - Vérification des objectifs tracés en choix de la pédagogie de projet. - Vérification des compétences acquises lors de la pratique de la pédagogie de projet chez les Arabophones : le lexique et quelques aspects de la phonétique. - Comparaison des compétences acquises chez les Arabophones avec celles recommandées par le programme officiel. Nos résultats se résument comme suit: Premièrement : en ce qui concerne l’acquisition des objectifs tracés en choix de la pédagogie de projet. Effectivement, on a enregistré des pratiques traduisant ces objectifs tels: le travail en groupe qui a engendré l’intégration de tous les membres du groupe au sein de leur groupe, l’autonomie des élèves, la nouveauté des thèmes abordés et traités, l’installation de quelques paramètres de la morale sociale…etc. On a constaté que la présence des élèves arabophones qui est vue et jugée comme un obstacle qui freine l’enseignement de tamazight n’est en réalité qu’une variante qui avait besoin d’autres solutions pédagogiques et d’autres pratiques didactiques de la part de l’enseignant chargé. En effet, l’action pédagogique de l’enseignant, en ces cas, consiste à faire apprendre aux élèves en question à (se) communiquer, à emmètre certains énoncés et échanger quelques paramètres du code oral. Ceci peut se faire par un enseignement par la pédagogie de projet: une pratique fondée sur un projet et un travail d’équipe. Une association de bases qui permet un apprentissage de l’écrit et de l’oral à la fois. L’oral qui est l’élément primordial pour les Arabophones s’acquiert à l’aide des orientations de l’enseignant pour créer des situations d’apprentissage et d’intégration, l’entraide des membres du groupe (voir aussi le grand groupe) et même de l’extérieur. Les compétences qui appartenaient au code oral s’acquéraient à base des interactions et des échanges verbaux entre les élèves tout en invitant les Arabophones à communiquer, à prendre la parole et à parler de leurs projets, leurs difficultés …etc. Certes, la pratique de la pédagogie de projet a créé une dynamique d’apprentissage mais tout de même elle ne manquait pas de contraintes. Ces dernières se définissent comme étant les limites et les obstacles de notre recherche, à compter en premier rang le manque des moyens et des matériaux nécessaires à la conception des projets. Pour résumer, on va dresser l’essentiel des résultats obtenus pour chaque hypothèse : L’enseignement de tamazight par la pédagogie de projet crée une dynamique ayant comme centre d’intérêt un projet qui permet d’installer des compétences appartenant au code oral au près des élèves arabophones. Les Arabophones s’intègrent dans les groupes kabylophones et apprennent au fur à mesure et en progression, à acquérir des compétences linguistiques et même culturelles en tamazight. En effet, Travailler en groupe c’est s’exposer à des situations de communication diverses, au coeur de la langue réelle ce qui permet aux élèves arabophones de s’intégrer et de se mettre en situations d’apprentissage authentiques qui leurs garantiront un acquis de compétences linguistiques, sociales et culturelles. La pratique de la pédagogie de projet se voit la méthode qui pourra joindre les objectifs des deux pôles d’apprenants : Arabophones et kabylophones ; à base d’un projet et d’un groupe qui construisent un pan de solidarité, d’échange et d’entraide pour un rendement meilleur au niveau des apprentissages, chacun avec son rythme. Certes, le parler qu’on a enregistré au près des Arabophones (de nos enquêteurs) est marqué par des phénomènes de contact des langues, d’alternance, d’emprunts…etc. peut-être des usages irrecevables et inappropriés aux normes des systèmes linguistiques en contact et considérés comme des fautes à sanctionner dans le cas de l’apprentissage des langues, ainsi on a enregistré une performance faible à emmètre certains traits phonétiques mais de l’autre balance, on a pu signaler une progression, une acquisition de la langue parlée chez les Arabophones et une amélioration au niveau du discours: l’argumentation, la narration...etc. La pratique de la pédagogie de projet garantie une progression qui serait plus fructueuse si on lui consacrait plus de moyens et d’élaboration

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