Etude de quelques aspects écologiques (Régime alimentaire et utilisation des habitats) de deux espèces de mammifères : le Sanglier Sus scrofa et le Porc épic Hystrix cristata dans le Djurdjura (Forêt de Darna).
Résumé
Le présent travail est axé sur l’étude de l’éventail trophique et sur les modalités spatiotemporelles de l’occupation des habitats par un artiodactyle le sanglier Sus scrofa et un rongeur le porc-épic Hystrix cristata, dans un écosystème montagnard du Djurdjura, pendant la période allant de septembre 2011 à août 2012.
De l’examen des principaux constituants des spectres alimentaires, il ressort que le sanglier et le porc-épic ont un régime de type omnivore-frugivore (à tendance frugivore), ce qui traduit leur faculté de s’adapter à une large gamme de ressources alimentaires, tant animales que végétales, offertes par le milieu. Les végétaux représentent plus de 80% de leurs régimes, ce qui sous-entend une part plus ou moins importante de matière animale sous les formes les plus diverses (lombriciens, arthropodes, reptiles, batraciens, oiseaux et mammifères de différentes tailles (les plus gros étant consommés sous forme de charogne).
Cependant, nos résultats montrent que les deux espèces s’orientent plutôt vers la sélection des items à haute valeur énergétique, dont les glands est l’espèce-clé. Ce comportement de sélectivité reflète leur caractère opportuniste, que chacune manifeste à sa manière : Le sanglier recherche et exploite cet item même en dehors de sa saison de fructification, par contre le porc-épic compense le manque de glands, par un ‘switching’ vers les racines, les bulbes et les parties vertes des végétaux.
Le patron global de l’occupation de l’espace est pratiquement le même pour les deux espèces. Les deux affectionnent particulièrement les zones arborées disposant de ressources alimentaires, d’abris (des fourrés pour le sanglier et des terriers pour le porc-épic), mais surtout du confort thermique et de la quiétude.
Un fort chevauchement des régimes est relevé, elles ne signifient pas la présence d’une compétition mais plutôt une coexistence basée sur une exploitation partagée des ressources et des milieux.